Mes robes, plus sculptures que robes mais, où le corps peut se glisser à l’intérieur, sont faites de tissus, de papiers, de pages de livres de poche, de photos, de calque polyester, de peintures d’artiste, de projection…
Plusieurs axes de travail.
Dans un premier temps après avoir utilisé différents supports papier j’ai fait le choix du vieux livre de poche, aux pages jaunies, aux tranches colorées rouge, objet de récupération, matériel que j’aime façonner, transformer. Je le dépiaute, page à page je plie, je froisse, j’assemble, j’en fait ma matière, un des « tissus » privilégié de mes robes.
De modèles plutôt classiques, jupe, bustier, volants en « livres de poche » mes créations ont évoluées vers des formes plus géométriques, n’épousant plus vraiment le corps mais le suggérant. ( Série de 8 robes)
Autre que la matière papier la collaboration avec un artiste a guidé ma création vers d’autres formes, d’autres imaginaires. TAP (Thomas Antoine Pénanguer) artiste peintre m’a offert dans un premier temps des dessins, des linogravures qui se sont transformées en robes. Les motifs, les personnages, le papier aquarelle ont inspirés d’autres structures, d’autres modèles de vêtements. (Une série de 3 robes)
Dans un deuxième temps TAP a décroché certaines de ses peintures de leur cadre et me les a confiées. Là encore, autres contraintes : les sujets, le support ont orienté, conduit des formes et une esthétique de nouvelles robes et manteau. La règle étant que tout vêtement doit être portable, doublé, fini selon les principes de la couture. (Série de 7 vêtements)
Autre volet : mon rapport à la photographie m’a amené à faire des recherches et du collectage de photos anciennes, fin XIX et début XX ième siècle. Parmi j’ai choisi des portraits de femmes, nos aïeules à tous, que j’ai imprimés sur papier photo pour l’une des robes et, d’autres que je projette sur une robe blanche, jouant sur l’apparition et disparition, sur le souvenir qui nous a été transmis au mieux par ces images que possédaient nos grand’mères.
Deux autres robes photos rassemblent des photos amateurs, photos de famille années 50, petits formats oubliées au fond des tiroirs où se reconnaissent encore, un mode de vie, une époque déjà loin de nous.
Mes créations se veulent être avant tout des enveloppements corporels sans message particulier, même si elles peuvent révéler des émotions, des sensibilités qui me sont propres.
Annie Coudert